Friand d’une hygrométrie élevée et d’une faible luminosité, l’oïdium affectionne les vignes vigoureuses dans lesquelles la lumière pénètre peu. Le champignon responsable de la maladie, Erysiphe necator, se conserve en hiver sous forme de mycelium dormant dans les bourgeons et/ou de cléistothèces sur les organes attaqués : feuilles, rameaux et anfractuosité des écorces. L’oïdium est une maladie polycyclique : plusieurs cycles asexués se succèdent pendant la phase végétative de la vigne.
Dès que les températures deviennent plus clémentes, les mycéliums se réactivent et se propagent à la surface des organes, contrairement au mildiou en émettant des hyphes, sortes de filaments qui pénètrent les cellules épidermiques pour prélever les aliments nécessaires à la croissance du champignon. Les cléistothèces libèrent quant à eux des ascospores qui vont germer et contaminer la vigne. Ensuite, plusieurs filaments mycéliens se développent pour coloniser les tissus superficiels et vivre à leurs dépends.
Ces inoculums donnent lieu à l’installation de conidiophores qui vont libérer des conidies en chaîne. Disséminées par le vent, elles vont infester de nouveaux organes ou ceps et provoquer des contaminations secondaires, une fois qu'elles auront germé. La reproduction sexuée se réalise lorsque deux mycéliums compatibles se rencontrent. Après maturation, ces organes de reproduction, qui peuvent supporter des températures négatives importantes (de -12°C à -28°C), libèrent des ascospores à l’origine d’un inoculum primaire largement majoritaire en Europe.