La production viticole française pour l’année 2024 est estimée à 37 millions d’hectolitres, marquant une baisse de 23 % par rapport à 2023 et de 17 % comparé à la moyenne des cinq dernières années. Ces chiffres, publiés par le ministère chargé de l’Agriculture le 8 novembre 2024, reflètent l’impact des conditions météorologiques difficiles ayant affecté les vignobles, de la floraison jusqu’aux vendanges. Tous les types de vins sont concernés, notamment en Bourgogne, Beaujolais, Champagne, ainsi que les vins destinés aux eaux-de-vie, qui avaient bénéficié d’une récolte exceptionnelle en 2023. L’année 2024 a été marquée par des précipitations importantes et des problèmes sanitaires, réduisant les rendements dans de nombreux bassins viticoles. La floraison, perturbée par un temps froid et humide, a entraîné des phénomènes de coulure et millerandage, indique le ministère.
Estimation de récolte viticole au 1er novembre 2024
Champagne
La production accuse une chute de 46 % par rapport à 2023 et de 31 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les raisons principales : un manque d’ensoleillement, des gelées printanières, le mildiou, des épisodes de grêle, des précipitations excessives et des périodes d’échaudage.
Bourgogne et Beaujolais
En Bourgogne, les dégâts causés par le mildiou (notamment en Côte d’Or) et la grêle (dans le vignoble de l’Yonne) ont fortement impacté la récolte. Dans le Beaujolais, les précipitations abondantes, y compris pendant les vendanges, ont aggravé la situation. La production de l’ensemble Bourgogne-Beaujolais est inférieure de 38 % à celle, particulièrement élevée, de 2023.
Alsace
Les vendanges, qui se sont terminées début octobre, ont nécessité des tris importants. Avec une floraison difficile et des attaques de mildiou, la production recule de 13 %.
Savoie
La région a subi des gelées au printemps, suivies du mildiou en été, ce qui a mené à une baisse de 5 % par rapport à 2023. Toutefois, la production reste stable comparée à la moyenne des cinq dernières années.
Jura
Le Jura enregistre une des plus fortes baisses : la récolte diminue de 68 % par rapport à l’excellente année 2023, principalement à cause du gel et du mildiou.
Val de Loire
Des précipitations perturbantes et une gestion complexe du Botrytis ont marqué les vendanges. Les rendements pour le Muscadet sont particulièrement faibles. Au global, la production recule de 29 % sur un an et de 14 % par rapport à la moyenne quinquennale, en raison de la coulure et du mildiou.
Charentes
La vendange a débuté autour du 20 septembre, de manière anticipée en raison des intempéries. Résultat : une baisse de 37 % comparé à l’année record de 2023, attribuée à une floraison déficiente et un faible nombre de grappes.
Bordelais
Dans cette région, la réduction des surfaces viticoles, combinée à la coulure, au millerandage, au mildiou et à des épisodes de grêle, entraîne une nouvelle baisse de 12 %, après un recul déjà enregistré en 2023.
Sud-Ouest
Les pluies de septembre ont dégradé l’état sanitaire des vignobles et perturbé les vendanges. La récolte est inférieure à celle, déjà réduite, de 2023, en raison des gelées, de la coulure, du millerandage, du mildiou et de la grêle.
Languedoc-Roussillon
Dans cette région, la sécheresse persistante a affaibli les ceps, limitant la production dans l’Aude, les Pyrénées-Orientales et l’Ouest de l’Hérault. Par ailleurs, des précipitations importantes en début d’été ont favorisé le développement du mildiou, qui a encore réduit les volumes. La récolte est en recul de 9 % par rapport à 2023.
Corse
La sécheresse, suivie d’attaques de ravageurs et de pourriture au moment des vendanges, fait reculer la production de 15 % par rapport à 2023 et de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Sud-Est
En Provence, des épisodes de millerandage, de gel printanier et de mildiou ont particulièrement touché les Bouches-du-Rhône. La production de la région diminue de 11 % par rapport à l’année précédente.