« Des résidus de pesticides dans des vins labellisés », « Additifs, pesticides…Les vins que vous buvez ne contient pas que du raisin : découvrez le résultat de nos analyses. » Au-delà du caractère racoleur et non scientifique de certains articles de la presse généraliste, la question des résidus dans le vin est devenue une véritable préoccupation sociétale. Pour y répondre, les viticulteurs agissent au quotidien, tant sur leurs pratiques de traitement que sur la conduite globale de leurs parcelles.
Pour bien comprendre l’utilisation du mot « résidu » et ce qu’il implique, il convient de préciser quelques notions. Trois éléments sont à distinguer. Le premier concerne le seuil de détection des résidus, c’est-à-dire la concentration à partir de laquelle un laboratoire peut assurer avec certitude la présence de résidus : ce seuil est de 0,003 mg/kg. En dessous de cette concentration, le résidu n’est pas visible. Au-dessus, le résidu est visible mais ne peut pas être quantifié.
Le deuxième élément à prendre en compte est le seuil de quantification des résidus. Afin de dépasser le résultat binaire « oui/non » du seuil de détection, la concentration en résidus peut être estimée avec certitude par un laboratoire. L’ordre de grandeur est alors de 0,01 mg/kg et constitue une limite officielle.
Le dernier élément à considérer est la norme réglementaire, appelée Limite maximale de résidus (LMR). Définie par l’Union européenne, elle est utilisée dans le cadre de l’autorisation de mise en marché d’un produit (AMM). Cette limite permet de vérifier que les bonnes pratiques de traitement sont appliquées. Les LMR ne sont pas figées et peuvent être modifiées en fonction des évolutions des pratiques. L'évaluation des résidus est alors menée au regard du risque pour le consommateur.
La LMR est mesurée sur le produit frais, c’est-à-dire les raisins. Cependant, le calcul intègre les études faites sur la fermentation alcoolique, afin de suivre les phénomènes de transfert et de concentration, ou non, des résidus dans le vin.
La LMR n’est pas une norme toxicologique, contrairement à la dose journalière admissible (DJA) et à la dose sans effet (DSE). La DJA représente une limite de sécurité qui indique la quantité d’une substance pouvant être ingérée tous les jours de la vie sans risque pour la santé du consommateur. La DSE fixe quant à elle le niveau en dessous duquel aucune des études de toxicologie n’a montré d’effet significatif sur la santé. La DJA est calculée en prenant une marge de sécurité : au minimum 100 fois plus faible que la DSE. Et la LMR ? Elle est encore plus faible que la DJA ! Pour comparaison, si cette marge de sécurité était appliquée à la sécurité routière, les voitures qui roulent à 130 km/h devraient respecter une distance de 6 km entre chaque véhicule…
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