La mise en réserve de ses vignes est une étape clé. Elle joue un rôle majeur dans l'amélioration et la régularisation des rendements et la résistance durable des ceps face aux stress biotiques et abiotiques. L'efficacité de cette phase de stockage est essentielle pour assurer la croissance et la vigueur des vignes au printemps suivant.
Les réserves sont principalement constituées de glucides et de protéines, stockés dans les rameaux, le tronc et les racines. Les glucides, sous forme d'amidon essentiellement, sont synthétisés dans les feuilles via la photosynthèse, et s’accumulent dans les tissus ligneux à partir de la floraison jusqu’à la chute des feuilles. Ces réserves énergétiques servent au soutien temporaire de la croissance et au stockage de ressources durables pour la reprise végétative l’année suivante.
Le rapport entre la surface foliaire et la quantité de grappes est un indicateur déterminant de la capacité de la vigne à accumuler des réserves. Un rapport feuille-grappes inférieur à 1,5 m²/kg conduit à une réduction significative des glucides dans les racines, compromettant la vigueur de la vigne au moment du débourrement.
Les réserves carbonées, principalement sous forme d’amidon dans les racines, jouent un rôle décisif dans la croissance des tissus foliaires et racinaires entre le débourrement et la floraison. Durant cette période, la photosynthèse ne fournit qu’une fraction des besoins énergétiques des vignes. La mobilisation de ces réserves est donc primordiale pour le développement des rameaux et des feuilles, et un manque de réserves dans les racines peut conduire à des symptômes de carence (notamment chlorose) l'année suivante.
De plus, les vignes dont les réserves sont insuffisantes montrent une sensibilité plus importante aux stress climatiques, tels que le gel tardif ou la sécheresse mettant en exergue l’importance de cette étape dans le contexte actuel de changement climatique.
Les pratiques habituelles, comme les apports ponctuels de fertilisants minéraux au sol ou les traitements foliaires après vendanges, ne suffisent pas toujours à corriger les dysfonctionnements liés à une mauvaise mise en réserve. Ces interventions sont souvent trop tardives pour compenser un manque de réserves accumulées durant la saison de croissance.
La variabilité des conditions climatiques complique la dynamique de la mise en réserve. Des sécheresses prolongées, des températures extrêmes ou des épisodes de gel peuvent perturber la photosynthèse et limiter l'accumulation de glucides et de protéines dans les parties pérennes de la vigne. Il est donc important d’anticiper ces fluctuations et d'adapter les pratiques culturales pour favoriser le bon déroulement de cette étape.
Certaines solutions peuvent aider à optimiser ce processus de stockage des réserves. C’est le cas, par exemple, de la technologie N-Balancer, mise en marché par Corteva, qui active ce processus, aide à régulariser la charge d’une année sur l’autre et à limiter les effets d’automnes doux de plus en plus fréquents, qui perturbent l’entrée en dormance nécessaire des vignes.
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