L'érigeron, une menace pour la qualité des vins ?
Un problème est survenu, je reassaye plus tard
Plante invasive dans les vignobles, l'érigeron du Canada est accusé d'altérer la qualité des vins en leur conférant des arômes herbacés et soufrés. Si les recherches confirment la présence de composés indésirables issus de cette adventice, certaines pratiques de vinification pourraient atténuer ses effets. En amont, des stratégies de gestion de la plante sont à privilégier pour préserver l'excellence des vins.
Des vins au goût de poireau cuit ou d'infusion de camomille ? Derrière ces défauts organoleptiques parfois relevés dans certaines cuvées se cache un coupable inattendu : l'érigeron du Canada. Les laboratoires d'œnologie et les chercheurs se sont penchés sur cette adventice qui s'est répandue dans 50% des vignobles français en une décennie. Les analyses ont mis en évidence une concentration importante de terpènes, responsables de notes végétales et camphrées, et de méthionol, un composé soufré nauséabond. Cette contamination se produit surtout lors des vendanges mécaniques, lorsque la plante se retrouve mêlée aux raisins.
Des effets variables selon la vinification
Toutefois, les impacts sur le vin varient selon les types de vinification. L'Institut Rhodanien indique que les vins rouges élevés en fût perdent une grande partie des arômes indésirables en fin d'élevage. En revanche, les rosés semblent plus sensibles à cette pollution, surtout lorsqu'ils sont vendangés à la machine.
La meilleure solution reste la prévention. Plusieurs œnologues recommandent l'élimination des érigerons avant les vendanges. Certaines pratiques curatives existent, comme l'utilisation de colles à base de pois ou de charbon actif pour atténuer les défauts organoleptiques. Toutefois, ces techniques ont des limites et peuvent altérer d'autres caractéristiques du vin.
Gérer l'adventice en amont
Face à la résistance croissante aux herbicides et aux restrictions sur l'utilisation du glyphosate, il devient essentiel de développer des stratégies combinant travail du sol et traitements ciblés. Les essais menés par Corteva montrent qu'un traitement associant deux substances actives peut éliminer efficacement cette adventice.
Si l'érigeron pose un véritable problème pour la qualité des vins, la solution repose avant tout sur une bonne gestion du vignoble. Une identification précoce et des interventions ciblées permettront de limiter son impact, tout en évitant des corrections complexes en cave.