La réussite des cultures de printemps repose sur un sol bien structuré. Avec les fortes pluies, l’observation demeure primordiale pour savoir si un travail profond du sol doit être déclenché ou non.
Les conditions pluvieuses de la campagne 2024/2025 invitent à la vigilance quant à la compaction des sols, pour bien préparer la réussite des futures cultures de printemps. La compaction possède un effet négatif sur la fertilité des sols - moins d’air, moins d’activité des microorganismes, moins de minéralisation, moins d’exploration racinaire…- ainsi que sur le rendement des cultures.
Pourtant, la compaction se remarque visuellement, que ce soit via la présence de flaques persistantes et/ou d’ornières. Les cultures représentent un bon indicateur de l’état de compaction des sols : irrégularité dans le développement ou la taille des plantes, présence de plantes jaunes, carences en éléments nutritifs, épis plus courts, stress hydrique accentué… Attention, si le tassement se généralise, alors son impact sur la culture sera moins facilement décelable. Une plante sera peu sensible au tassement si elle n'a pas été soumise à un stress, ce qui est le cas cette année du fait de pluies régulières et de l'absence de coup de chaud.
L’observation reste donc le meilleur outil pour prévenir les effets de la compaction du sol sur les cultures. Il existe quatre méthode pour évaluer la structure d’un sol, listées ci-dessous par « difficulté » croissante :
Les préconisations invitent à réaliser, au minimum, un test bêche et, au mieux, un profil 3D à l’automne. Sur un profil 3D, le meilleur indicateur de la compaction reste l'enracinement des plantes : si les racines ne sont pas capables d'explorer le sol en profondeur, c'est qu’un travail mécanique est nécessaire.
L’observation des horizons complète ensuite l’analyse : sont-ils fragmentés (avec une forte porosité), motteux (alternance de mottes et de vides) ou compactés (sans motte ou agrégat visible) ?
Horizon par horizon, les mottes sont à étudier, en les cassant en deux pour observer les faces de rupture et leur porosité :
Si l’observation révèle un tassement avéré, alors une intervention est nécessaire avec un décompacteur ou, dans l'idéal, un fissurateur, à environ 5cm en dessous de la zone de sol tassée en conditions ressuyées.