La destruction des couverts végétaux doit s’anticiper avant le semis des cultures de printemps pour ne pas pénaliser leur démarrage. Cette année, la gestion du ressuyage s’avère particulièrement importante.
Un couvert végétal consomme, en moyenne, entre 30 et 40 mm d’eau par tonne de matière sèche produite par hectare. Tant que le couvert est vivant, il puise de l’eau dans le sol. En conditions séchantes, la gestion du timing de sa destruction s’avère donc capitale pour permettre l’implantation de la culture suivante dans de bonnes conditions. Ainsi, dans le cas du maïs par exemple, en règle générale, la destruction du couvert doit intervenir quatre semaines avant le semis. Mais cette année, les fortes pluviométries enregistrées depuis l’automne redistribuent quelque peu les cartes. En effet, si les parcelles sont encore imbibées d’eau, les agriculteurs n’ont pas d’autre choix que de patienter. Et ce, d’autant que la présence de couverts peut ralentir le ressuyage des sols en surface : le mulch formé par les résidus limite l’évaporation de l’eau quand le climat redevient favorable. Dans ces conditions, une destruction juste avant le semis peut s’envisager.
Dans tous les cas, la priorité reste d’attendre un ressuyage complet du sol : un facteur essentiel pour assurer une bonne qualité d’implantation des cultures de printemps, comme le maïs ou le tournesol. Si vos parcelles sont régulièrement soumises à des problèmes de ressuyage alors, pour la prochaine campagne, n’hésitez pas à adapter le choix de vos couverts végétaux, en optant par exemple pour des espèces à port dressé. La féverole, la phacélie, le tournesol et le sorgho restent droits et ne s’écrasent pas au sol. Un atout pour laisser entrer la lumière et la chaleur et, donc, faciliter l’évaporation. À l’inverse, évitez de semer des graminées dans les sols argileux ou hydromorphes car, une fois détruites chimiquement, celles-ci ont tendance à s’affaisser au sol, créant un effet bâche et compliquant le ressuyage.
Cette même problématique peut être rencontrée avec un couvert roulé en sols hydromorphes, le « plaquage du couvert » peut ralentir le ressuyage du sol au printemps. La réussite des semis est dès lors plus aléatoire, même avec des semoirs adaptés.