Le 30 mars 2023, le président de la République a présenté les grandes lignes du plan eau du Gouvernement. 53 mesures pour économiser cette ressource : de 10 % d’ici à 2030. Le secteur agricole aussi doit y contribuer.
Attendu depuis le début de l’année, le plan eau du Gouvernement a été dévoilé le 30 mars, par Emmanuel Macron. Une feuille de route en 53 points, construite autour du concept de sobriété. L’objectif : réduire de 10 % les prélèvements d’eau d’ici à 2030. Tous les secteurs sont appelés à contribuer à cet effort, y compris le monde agricole, même si, pour ce dernier, les besoins ont été sanctuarisés. Alors que les surfaces irriguées sont attendues en hausse, les agriculteurs devront apprendre à produire plus mais à prélèvements équivalents. Et Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture de préciser : « Nous devons faire évoluer les pratiques agricoles pour que les prélèvements initiaux soient plus sobres ». Mais « l’eau reste indispensable à notre agriculture », rappelait le président de la République.
Pour allier sobriété et production, le plan eau prévoit plusieurs enveloppes. 30 M€ seront ainsi dédiés au soutien des pratiques agricoles économes en eau : goutte-à-goutte, filières peu consommatrices d’eau... 30 autres M€ abonderont, chaque année, dès 2024, un fonds d’investissement d’hydraulique agricole pour mobiliser et moderniser les ouvrages existants, tout en développant de nouveaux projets. Dans ce cas, la règle est le partage entre les différents usages. Chaque nouvelle retenue devra s’inscrire dans des projets territoriaux de gestion de l’eau (PGTE). Par ailleurs, des actions et des moyens ont également été annoncés pour soutenir la qualité de l’eau. Ainsi, les MAEC et les aides à l’agriculture biologique seront revalorisées sur les aires d’alimentation de captage à hauteur de 50 M€/an. L’ambition du Gouvernement consiste également à passer de 1 % à 10 % de réutilisation des eaux usées d’ici à 2030, soit près de 300 millions de mètres cubes.
Le suivi de la mise en œuvre de ces différentes mesures devrait faire l’objet d’un compte-rendu, au moins deux fois par an, dans le cadre du Comité national de l’eau.