En expansion dans le nord de la France, la sésamie ne possède pas de prédateur pour la lutte biologique, à l’instar des pyrales avec le trichogramme. Enfin, ça c’était avant ! Un hyménoptère parasitoïde trouvé au Kenya affiche de très bons résultats en conditions confinées et en serre. Des tests grandeur nature devraient bientôt démarrer.
Venue d’Afrique il y a 180 000 ans, la sésamie représente le deuxième ravageur aérien le plus important pour les cultures françaises de maïs grain et fourrage. Ses chenilles touchent chaque année plus de 300 000 ha et provoquent d’importantes pertes de rendement, principalement dans le sud et l’ouest de la France. Avec la douceur des derniers hivers, le ravageur s'étend de plus en plus vers le Nord.
Heureusement, une solution de biocontrôle, comme les trichogrammes pour la pyrale, s’avère prometteuse. Découvert au Kenya, Cotesia typhae est un Hyménoptère parasitoïde qui pond ses œufs dans les chenilles de sésamie, et provoque leur mort. D’abord étudié en laboratoire, l’auxiliaire a été testé durant quatre campagnes à la station expérimentale Arvalis de Montardon. Introduit dans des serres contenant du maïs porteur de larves de sésamies, Cotesia typhae réduit significativement les populations.
Fort de ces résultats, des essais grandeur nature sont en bonne voie de démarrer. L’objectif est de pouvoir lâcher le parasitoïde dans les champs dès la première génération de larves de sésamie, pour voir s’il permet effectivement de réduire l’abondance du ravageur aux générations suivantes en conditions réelles.
Quantité à lâcher, distance, période optimale d’introduction, toutes ces questions devraient bientôt obtenir leurs réponses !