Le record mondial du rendement de maïs est américain. Avec 391 q/ha, David Hula a, en 2023, battu son propre record qui datait de 2019. Il nous livre la recette du succès, à commencer par le choix de sa variété, un hybride Pioneer.
Tu fais quoi dans la vie ? « Je suis recordman mondial du rendement de maïs ». Peu d’agriculteurs peuvent afficher cette mention sur leur CV. David Hula, céréalier en Virginie, dans l’ouest des États-Unis, l’est pour la cinquième fois, avec un rendement de près de 391 q/ha obtenu en 2023. Son précédent record, décroché en 2019, était de 386 q/ha. À l’époque, certains spots dans la parcelle atteignaient même 439 q/ha. Pour lui, le potentiel génétique du maïs permettrait de viser les 550 q/ha.
En 2023, le maïs sur la parcelle où a été établi ce record a été semé le 5 mai et récolté le 12 octobre. Son choix s’est porté sur le tout nouvel hybride de Pioneer, le P14830, un tardif/très tardif. Ses atouts : un très haut niveau de productivité, une stabilité dans différents environnements, sa qualité sanitaire et son excellent stay-green. Irriguée, cette parcelle, de 95 ha (le record a été validé sur une surface minimale de 0,4 ha) est riche en matière organique. Elle est travaillée avec un strip-till sur la ligne de semis : 18 cm de large, 15 cm de profondeur. L’écartement entre rangs est de 76 cm, pour une densité de récolte de 120 000 pieds/ha, soit significativement plus que la moyenne locale. Pour David Hula, les facteurs de cette réussite sont de plusieurs ordres. « Le choix de l’hybride tout d’abord, suivi de la qualité de la levée. Si celle-ci est uniforme et rapide, en moins de 7 jours, alors c’est gagné. Le travail du sol, la préparation du lit de semences et le positionnement des engrais s’avèrent également capitaux. » Côté fertilisation, il opte pour un programme de nutrition complet : 645 unités d’azote/ha, 175 U de phosphore, 538 U de potassium, 13,5 kg de bore et 90 kg de soufre. Il recourt bien évidemment à des analyses foliaires et est équipé d’outils pour moduler ces apports selon les zones de la parcelle. Il utilise également des sondes pour piloter l’irrigation. Le recours à des biosolutions permet aussi d’accélérer la décomposition des résidus de récolte du précédent (du maïs) pour améliorer le semis, la levée et le relargage d’éléments nutritifs.
Pour cet agriculteur, le plus important, c’est l’attitude. « Être prêt au changement, être ouvert d’esprit, permet de tester de nouveaux produits, de nouvelles pratiques. Expérimenter, comparer permet de progresser année après année. » En 2012, il ne produisait « que » 240 quintaux de maïs par hectare. Onze ans après, il a progressé de 62 % !