Nouveau • Article •  06.01.2025

Le Shift Project propose des pistes pour un élevage bas carbone et résilient

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Le Shift Project propose des pistes pour un élevage bas carbone et résilient

Comment rendre l’agriculture française compatible avec les enjeux climatiques et de biodiversité tout en maintenant la souveraineté alimentaire ? C’est la question à laquelle répond The Shift Project dans son dernier rapport. Parmi les mesures envisagées, l’élevage fait l’objet de propositions pour réduire les émissions de méthane, relocaliser les filières et renforcer la résilience du secteur.

Le think tank The Shift Project a publié, le 28 novembre 2024, son rapport final intitulé « Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ». Ce travail, mené sur un an et demi, s’inscrit dans l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 46 % d’ici à 2050 par rapport à 2015, conformément à la Stratégie nationale bas carbone (SNBC 2). Il vise également à protéger la biodiversité et à définir des orientations pour l’agriculture française à l’horizon 2050.

Le rapport, fruit d’une démarche collective, a mobilisé 150 organisations, 300 participants, 70 agriculteurs interrogés et une enquête quantitative menée auprès de 7 700 exploitants. Cette collaboration a permis d’identifier quatre grands objectifs pour le secteur agricole : répondre aux besoins alimentaires du pays en renforçant l’autonomie des filières, réduire les émissions de GES, accroître la résilience face aux crises climatiques et énergétiques, et préserver les écosystèmes tout en contribuant à la résilience globale de la société.

Pour atteindre ces objectifs, le Shift Project a élaboré trois scénarios. Ils visent soit à maximiser l’autonomie agricole et alimentaire, soit à produire davantage de biomasse pour des usages énergétiques, soit encore à privilégier l’exportation de biomasse alimentaire, notamment céréalière. Ces pistes impliquent des transformations profondes, notamment dans le secteur de l’élevage.

Un élevage en transition

Concernant les ruminants, le rapport propose une réduction mesurée des émissions de méthane issues de la fermentation entérique, à hauteur de 15 %, grâce à l’optimisation de la gestion des troupeaux et des ajustements dans l’alimentation animale. Des améliorations génétiques pourraient également contribuer à cet objectif. Par ailleurs, il est suggéré de ralentir la diminution actuelle des cheptels bovins : les effectifs diminuent aujourd’hui de 2,6 % par an pour les bovins allaitants et de 1,9 % pour les bovins laitiers. Le scénario propose de réduire ces rythmes à 1 % par an, soit une réduction de 25 % à 2050.

Pour les monogastriques, tels que les porcs et les volailles, l’accent est mis sur la relocalisation de la production d’alimentation animale, afin de réduire la dépendance au soja importé. Une répartition géographique plus équilibrée des élevages est également préconisée, afin de mieux adapter les besoins locaux en fertilisation à la capacité des écosystèmes à gérer les effluents. Enfin, une réduction modérée des effectifs, associée à une valorisation accrue des coproduits agricoles dans l’alimentation des animaux, est envisagée pour limiter la concurrence avec les cultures destinées à l’alimentation humaine.

Recommandations pour accompagner la transition

Pour réussir cette transformation, The Shift Project plaide pour des politiques publiques ambitieuses. Celles-ci devraient inclure un alignement entre l’offre et la demande nationale de produits animaux, un soutien aux modes d’élevage décarbonés et résilients, ainsi qu’une promotion accrue des approvisionnements locaux pour l’alimentation animale.

En apportant des orientations concrètes, ce rapport invite à repenser le modèle agricole français pour conjuguer durabilité, souveraineté alimentaire et adaptation aux défis climatiques.

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