Les bonnes pratiques agronomiques et d’élevage limitent le recours aux herbicides. Toutefois, un traitement à l’installation peut permettre de bien implanter des graminées fourragères ou de rénover une prairie dégradée.
L’implantation constitue le premier facteur de performance et de longévité de votre prairie. Dans ce cadre, la maîtrise des adventices est un enjeu clé. Pour cela, assurez-vous tout d’abord de travailler un sol sans adventices toxiques ou encombrantes : détruisez le couvert précédent, de manière mécanique ou chimique, puis préparez le sol en avance et limitez la pression à l’aide d’un faux-semis.
Lors de l’implantation de graminées pures, par exemple, l’utilisation d’un herbicide peut s’envisager : en présence de dicotylédones et/ou de vivaces ou bien pour optimiser la production des premières coupes en graminées temporaires. Dans le cas des mélanges de graminées et de légumineuses, peu de solutions herbicides sont disponibles. Sur des parcelles à forte pression, il est recommandé d’implanter la (ou les) graminée(s), de désherber après leur levée, puis de sursemer la (ou les) légumineuse(s) lors de la saison suivante.
Lors de la rénovation d’une prairie permanente, le désherbage peut constituer un levier efficace afin de redonner l’avantage aux graminées, fragilisées par des périodes de sécheresse par exemple. Au-delà des événements climatiques extrêmes, l’équilibre entre les espèces végétales peut rapidement se dégrader, à la suite d’un accident de cultures, d’un surpâturage ou d’une action mécanique trop agressive (coupe trop rase ou hersage trop agressif).
Voici une composition possible pour une prairie diversifiée : au moins 75 % de graminées dont 50 % de « bonnes graminées », entre 10 % et 20 % de légumineuses et au maximum 15 % d’autres dicotylédones.
Une enquête menée par Corteva en décembre 2019, auprès de 800 éleveurs, a montré que les cibles principales des débroussaillages chimiques sont : les ronces (pour 78 % des éleveurs interrogés), les chardons (38 %), les orties (30 %) et les espèces ligneuses (16 %). Pour la grande majorité des éleveurs interrogés, le débroussaillage est réalisé de manière mécanique, par broyage. 29 % d’entre eux ont recours au débroussaillage chimique ou en complément d’une action mécanique.
Dans le cas d’un débroussaillage chimique, les doses des produits homologués en litre par hectare (L/ha) sont généralement retranscrites en litre de produit pour 100 litres de bouillies de traitement (L/hL) sur l’usage Dévitalisation des broussailles. Vous pouvez appliquer jusqu’à 100 litres de bouillie par section de 10 cm de broussaille, soit entre 400 et 1 000 litres de bouillie par hectare, selon le développement des plantes à contrôler. Ce dosage est atteint au seuil de ruissellement, c'est-à-dire lorsqu’une goutte commence à se former à la pointe des feuilles.
Les bonnes pratiques de traitement des broussailles peuvent se synthétiser en quatre points clés. En premier lieu, protégez-vous en utilisant les équipements de protection individuelle (EPI) adaptés et respectez scrupuleusement les conditions d’emploi des produits, tels que précisés sur les étiquettes : distances et dispositifs de protection, dose ou dilution maximum homologuée, volumes de bouillies conseillés. Ensuite, si les broussailles sont trop développées, réduisez leur taille à l’aide d’un broyage à moins de 1 mètre de hauteur.
Lors de l'intervention, veiller à toujours traiter avec la buse de traitement orientée vers le sol et appliquez le produit sur une végétation « verte », après reprise de croissance. Surtout n’appliquez pas de débroussaillant sur des plantes en cours de fructification !
Enfin, localisez les applications sur les plantes à détruire, en respectant la proportion de surface autorisée par parcelle selon le produit (en tenant compte de toutes les zones traitées).
Pour finir, dans le cas de broussailles volumineuses, il est difficile de pulvériser efficacement sur l’ensemble de la végétation. Le débroussaillage mécanique reste indispensable en cas d’infestation envahissante, l’effet visuel est immédiat et le résultat n’est pas durable. De nouvelles repousses de broussailles ne tardent pas à réapparaître. Il est donc possible de combiner dans un 1er temps un débroussaillage mécanique pour faciliter l’utilisation d’un débroussaillant chimique spécifique dans un 2ème temps.