François Augereau est éleveur laitier dans le Maine-et-Loire, au Gaec Lact’Ajoux. Pour alimenter son troupeau, il exploite 58 hectares d’herbe, avec trois conduites différentes. Il nous partage quelques éléments de sa gestion zootechnique de la prairie.
« Après une prairie temporaire de 5 ans, nous cultivons du maïs pendant trois ans pour profiter de la matière organique. » François Augereau, installé en Gaec avec son frère à Saint Léger sous Cholet (49), exploite 58 hectares d’herbe, dont 20 hectares en prairie naturelle, et le reste en maïs, sorgho et céréales d’hiver. Totalement autonome pour alimenter son troupeau de 130 vaches laitières, le Gaec Lact’Ajoux conduit ses prairies avec technicité. « Nous avons des terrains humides donc nous ne pouvons pas sortir les vaches de bonne heure, continue l’éleveur. Nous ensilons d’abord puis nous sortons le troupeau à la repousse de l’herbe. C’est pour cela que nous mettons un mélange de ray-grass Anglais tétraploïde et diploïde : le tétraploïde est super pour le pâturage et le diploïde nous permet d'avoir un peu plus de rendement lors de la 1ère coupe. Nous complétons ensuite avec un mélange de trèfles pour la valeur alimentaire. »
Pour assurer une production intensive d’herbe, François soigne la fertilisation. « Sur les prairies temporaires qui sont au bord de la stabulation, avec fauche et pâturage, j’apporte du digestat de méthanisation sortie hiver et 30 à 40 unités d’azote minérale avant l’ensilage, puis 30 unités à chaque passage, et ce, jusqu’au mois de juin. Sur les prairies temporaires plus éloignées, uniquement destinées à la fauche, j’apporte 60- 80 unités entre chaque passage, en ammonitrate ou en digestat selon le stock disponible. » Depuis l’installation d’une unité de méthanisation collective, qui lui permet de récupérer un digestat liquide, la stratégie de fertilisation est bien huilée. Sur ces prairies destinées à la fauche, François réalise deux coupes d’ensilage, une coupe de regain et une dernière coupe d’enrubannage, entre octobre et novembre. Sur les prairies naturelles, il effectue une coupe tardive, car très humide, puis laisse pâturer sur les repousses. « J’obtiens 5 ou 6 tonnes de matière sèche par hectare en première coupe », complète-t-il.
Pour lutter contre l’excès d’eau de ses terres, François installe aussi des couverts végétaux de ray-grass d’Italie avec un mélange de trèfles, qu’il ensile autour de Pâques. « Mon objectif est d’aller chercher 1 UF par fourrage, explique-t-il. Les couverts avec un rendement de 2.5 à 2.8 tonnes, les ray-grass avec 17 points de MAT, le maïs booster (coupe haute à 50 cm) à 0.98 UF et le sorgho qui donne entre 1.05 et 1.1 UF. Avec ça c’est facile de faire du lait et c’est moins cher ! »