La réussite de l’implantation d’un colza, primordiale pour le développement de la culture, se prépare aussi d’un point de vue matériel. Une fois le semoir attelé, avant de démarrer le tracteur, la profondeur d’implantation, le travail du sol ou le recouvrement doivent être réglés avec minutie. Prenons le cas d’un semoir en ligne, encore utilisé par la majorité des colzaïculteurs, combiné à une herse rotative.
Evidemment direz-vous mais cette opération n’est cependant pas anodine. Une fois le semoir et la herse rotative attelés, les câbles, flexibles hydrauliques et cardan raccordés, il est important d’ajuster la longueur des chandelles et du 3e point. Ce réglage va permettre au semoir de travailler à la perpendiculaire par rapport au sol. La régularité de la profondeur de semis en dépend. Il faut également vérifier que le cardan travaille à plat et n’a pas un angle trop important.
Sur les semoirs pneumatiques, la vitesse de rotation de la turbine assure une alimentation correcte des éléments semeurs en graines. Le semis de colza impose un flux d’air régulier et homogène. En cas de débit trop important, les graines rebondissent, sont mal positionnées ou peuvent être soufflées en dehors du sillon. Dans le cas contraire, la densité ne sera pas garantie. Certains semoirs émettent alors un avertissement sonore pour prévenir l’utilisateur. La vitesse idéale diffère selon les semoirs. Consultez donc le manuel utilisateur. Le réglage s’effectue une fois l’huile chaude, soit via le distributeur du tracteur, soit via le régulateur de débit de l’outil.
La fissuration du sol doit être suffisante pour permettre le développement et la descente des pivots du colza. Mais, la herse ne doit pas descendre trop profond non plus pour préserver l’humidité du sol, indispensable à la réussite du semis.
En présence d’une barre niveleuse, la hauteur de celle-ci doit permettre de ramener le flux de terre dans le caisson de la machine, tout en restant au-dessus du niveau de travail du rouleau.
En colza, la graine doit être positionnée entre 2 et 4 cm sous la surface. Plusieurs éléments du semoir conditionnent ce paramètre.
La barre de semis : plusieurs types de réglages existent pour ajuster sa hauteur. Il peut s’agir d’un réglage mécanique ou de vérins hydrauliques souvent associés à des cales de butées.
Hauteur des éléments semeurs : ce réglage peut se faire via les roues plombeuses. En position fixe, elles vont servir de point zéro pour ajuster la hauteur de semis. Selon les cas, elles peuvent aussi être flottantes pour suivre au plus près le terrain.
Pression appliquée sur les éléments semeurs : réglage manuel ou à l’aide de vérins hydrauliques depuis la cabine. Un semoir mécanique peut être équipé de socs plutôt que de disques. La pression d’enterrage se règle alors grâce aux chaînes situées sur chaque élément. La tension de la première ligne de socs doit être inférieure à celle des suivantes.
C’est la combinaison de ces trois réglages qui va permettre d’obtenir la profondeur de semis souhaitée.
La herse de recouvrement est là pour replacer la terre sur la graine. L’espace entre elle et les éléments semeurs doit être suffisant pour permettre à la roue plombeuse de jouer son rôle. Deux réglages de la herse sont possibles : l’angle d’inclinaison, qui aura une incidence sur l’usure des dents, et la pression au sol, à l’aide d’une manivelle.
Les traceurs latéraux doivent être positionnés de manière à bien situer le milieu du tracteur. Additionnez la largeur de travail et celle d’écartement des rangs, puis divisez par deux pour obtenir la longueur des traceurs par rapport au milieu du tracteur. Les traceurs de prélevée seront disposés selon la voie des pneumatiques du pulvérisateur.
Pour le semis du colza, le capteur de fond de trémie doit être réglé pour une semence de petite taille.
Sur un semoir pneumatique, il est nécessaire d’entrer dans le terminal la densité visée en kg/ha ou en pieds/m². Il faut généralement aussi renseigner une vitesse d’avancement indicative en km/h. Selon les informations données, il faut alors lancer le rotor adéquat ou ajuster la profondeur des cannelures. Le test peut démarrer. La quantité de semences recueillies dans l’auge doit être pesée puis renseignée dans le terminal qui va calibrer l’outil.
Pour tester le débit d’un semoir mécanique, il faut actionner pendant un certain nombre de tours la manivelle qui entraîne la distribution et peser ce qui en sort. La densité se règle, à l’aide du tableau de réglage du semoir, en jouant sur la profondeur des cannelures ou en actionnant les pignons sur la boîte de vitesses. Il peut être nécessaire de monter des couvercles sur les cannelures pour semer des petites graines comme celles de colza.
Pour un semis régulier avec un outil pneumatique, le régime de prise de force doit rester constant durant le travail. Plusieurs autres critères doivent être vérifiés régulièrement : qualité de travail de la herse, profondeur de mise en terre de la graine, netteté du sillon, plombage et recouvrement de la graine. Descendre de sa cabine pour vérifier que tous les réglages sont bons reste un bon réflexe.