Les céréales ont profité de conditions poussantes à l’automne et durant l’hiver pour aborder ce début de printemps avec une végétation très développée. Attention donc au risque de verse ! Pour les parcelles n’ayant pas encore atteint le stade 2 nœuds, il est encore temps d’appliquer un régulateur de croissance.
Un tallage important reste favorable au risque de verse. Cette année, bon nombre de parcelles de blé tendre affichent une végétation abondante. Il est donc important d’estimer le risque au cas par cas. Celui-ci dépend avant tout de la sensibilité de la variété à ce phénomène. Autre facteur à prendre en compte : la valorisation des apports azotés par la culture en place. Une sur-alimentation d’azote, avant le stade épi 1 cm, favorise le développement des talles secondaires et donc, accentue le risque de verse. Bien évidemment, le climat joue également un rôle clé. Un faible rayonnement en début de montaison accentue l’étiolement des tiges et donc la possibilité d’observer de la verse.
En cas de risque avéré, une application de régulateur de croissance s’impose. Son rôle : agir sur l’élongation des cellules de la tige, pour aboutir à des entrenœuds plus courts ou à des parois plus épaisses et donc, à des tiges plus solides. Le stade 1 nœud est le stade repère pour déclencher un traitement mais selon les spécialités, un tel traitement peut avoir lieu jusqu’au stade 2 nœuds. Pour accroître l’efficacité des régulateurs et limiter la phytotoxicité du traitement, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état, correctement alimentées en azote (pas de viroses, absence de stress hydriques ou azotés…) et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 - 20°C).
La verse n’intervient en général que pendant la phase de remplissage, lorsque le poids de l’épi croît et engendre des contraintes sur la tige. Qu’elle soit mécanique (pluie, vent...) ou physiologique (attaque de champignons), l’impact de la verse est le même : les cultures se retrouvent couchées au sol. Outre les pertes de rendement et les risques d’égrenage si les grains sont mûrs, ce phénomène provoque des conditions de récolte plus difficiles avec un risque de germination sur pied plus grand. Qualité et quantité des céréales sont alors pénalisées avec un impact financier conséquent.