Malgré les résultats décevants de la campagne des céréales à paille, en termes de surface et de rendements, les céréaliers ont réussi à sécuriser la protection de leurs cultures, dans un contexte sanitaire plutôt compliqué. Voici un rapide bilan de la campagne fongicide.
Entre la baisse des surfaces cultivées (6 594 000 ha en 2024 contre 7 174 000 ha en 2023, soit une baisse de 8,1 % selon les chiffres d’Agreste) et la diminution des rendements (prévision de 69,9 q/ha en baisse de 5,3 %), la campagne des céréales est décevante. Mais tout le travail ne doit pas être remis en cause. Les céréaliers ont réussi à sécuriser la protection de leurs cultures dans un contexte plutôt difficile. Voici ce que nous apprend le bilan fongicide de fin de campagne.
Les conditions climatiques difficiles ont largement contribué à affecter le rendement. Entre le retard pris au semis et la présence de pluie à l'épiaison, qui a entraîné une mauvaise fécondation des grains, les céréales ont tout de même été bien protégées face à la forte pression maladie. La synthèse de 26 essais en blé tendre d’hiver révèle un fort impact sanitaire : 22 q/ha de nuisibilité sur variétés sensibles (< 6,5). Au mieux, 2,7 q/ha, au pire 47 q/ha. Certains essais ont même montré m’apparition de rouilles, brune et jaune, après épiaison.
Malgré la baisse des surfaces, la protection fongicide a augmenté en nombre d’hectares déployés, selon le cabinet AD’Quation : 15 592 000 ha en 2024 contre 15 337 000 ha en 2023, soit une hausse de 1,7 %. Le nombre de passages a fortement augmenté (+ 8,3 %), passant de 1,93 en 2023 à 2,09 en 2024. Le nombre de produits par ha traité a suivi une augmentation encore plus forte : 2,88 contre 2,51 en 2023, soit + 14,7 %). Malgré ces fortes tendances, la hausse du coût de protection reste à 2 % (70,69 % contre 69,29 % en 2023), du fait d’une utilisation plus importante de produits génériques.