La post-levée s’impose dans les stratégies désherbage du colza
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Quelle stratégie de désherbage adopter dans vos parcelles de colza ? Pour répondre à cette question, la principale clé d’entrée est le niveau d’infestation des graminées dans la parcelle. Une chose est sûre, la post-levée reste, quelle que soit la stratégie choisie, un atout.
Depuis plusieurs années, les étés secs remettent en cause les stratégies de désherbage déployées jusque-là dans les parcelles de colza. Très longtemps, une intervention en prélevée, à l’aveugle, était conseillée. La stratégie s’appuyait alors sur un unique passage de produit racinaire, au large spectre d’efficacité. Mais des défauts de régularité et d’efficacité sur les flores concurrentielles comme les gaillets, les coquelicots ou les géraniums sont apparus, notamment du fait d’un manque d’humidité pour qu’agissent pleinement les produits racinaires. Depuis, l’idée d’intervenir de manière ciblée, en foliaire, après la levée, sur une culture bien en place, a fait son chemin.
Forte pression graminées ? Opter pour la prélevée
Pour élaborer la bonne stratégie de désherbage des colzas, le premier point est d’évaluer le risque de graminées. S’il est avéré, il reste important, pour la culture en place comme pour les suivantes, d’utiliser tous les leviers disponibles : agronomie, alternance des modes d’action, intervention sur des adventices jeunes. En cas de pression forte ou de sol riche en argile (> 35 %) ou en matière organique (3,5 %), le conseil consiste à opter pour un traitement en prélevée ou présemis incorporé avec une action sur graminées, voire pour un programme tout en post associant un antigraminées foliaire (en l’absence de résistance), suivi d’un antigraminées racinaire, comme Kerb Flo ou Ielo/Yago/Biwix qui apportent également une efficacité sur dicotylédones.
Plutôt que d’opter pour un produit à spectre large en prélevée, préférez, à ce stade, une matière active qui cible préférentiellement les graminées ray-grass et vulpins (pour laisser ainsi la possibilité d’intervenir ensuite sur les dicotylédones, en post-levée, selon l’infestation réelle.
La post-levée s’adapte à tous les programmes
Si le risque lié aux graminées est maîtrisé et ne requiert pas de passage en prélevée, il est alors possible d’opérer un désherbage à vue, en post-levée sur un colza bien implanté. En effet, de nouvelles spécialités herbicides comme LaDiva ou Mizis permettent de cibler un panel toujours plus étendu de dicotylédones. La post-levée affiche par ailleurs davantage de souplesse et de régularité d’efficacité contrairement à la prélevée qui, elle, présente plusieurs contraintes comme la dépendance aux conditions pédoclimatiques (taux d’argile, de matière organique, humidité du sol).
Quand les dicotylédones dominent, la stratégie de post-levée exclusive présente bien des avantages. Cette option permet :
- De moduler le programme en fonction de la flore présente et de son stade de développement : une solution pour optimiser les coûts de production ;
- De traiter efficacement même avec un sol sec ou en présence de résidus de surface ;
- D’aider le colza à bien démarrer, gage d’une meilleure résistance face aux ravageurs précoces d’automne.
Quant aux spécialités à intégrer dans les programmes, les herbicides Mozzar/Belkar/LaDiva/Mizis s’affichent comme le pivot de toute stratégie. Ces antidicotylédones de post-levée à large spectre, appliqués dès le stade 2-4 feuilles, offrent de très bons résultats. Il est possible de les associer, si besoin, à un antigraminées foliaire. En cas de nouvelles levées, ne pas hésiter à positionner un traitement de type Ielo/Yago/Biwix, au stade « formation de la rosette », en novembre-décembre pour obtenir une parcelle suffisamment propre jusqu’à la récolte.