2023 restera une année atypique en matière de pression des maladies sur les céréales, et notamment sur le blé tendre. La pression septoriose fut intense, obligeant souvent les agriculteurs à positionner un traitement relai entre le T1 et le T2.
« Cette année, le mois d’avril et le début mai ont été particulièrement pluvieux sur l’ensemble du territoire, favorisant une installation précoce et intense de la septoriose dans les parcelles de blé tendre, rappelle Sylvaine Gate, responsable développement de produits de protection des plantes chez Corteva. Les agriculteurs n’ont eu que peu de fenêtres pour intervenir et les feuilles ont mis du temps à sortir, positionnant le stade dernière feuille assez tardivement. »
Dans bon nombre de situations, le T1 n’a pas suffi à contenir la maladie et une intervention relai, à base de triazole notamment, fut souvent nécessaire avant le T2. « Et ce, d’autant que beaucoup d’agriculteurs avaient opté pour un T1 « light », à base de biocontrôle ou de soufre, à l’efficacité et à la persistance d’action moindres, rappelle Sylvaine Gate. Le délai entre les T1 et le T2 a parfois été de plus de quatre semaines, expliquant un peu mieux la présence de la septoriose sur les F1 traitées. Car si aucun traitement relai n’a été appliqué, l’efficacité du T2 n’a pas suffi pour assurer une bonne curativité : peu de produits utilisés en T2 possèdent cette fonction. »
Autre phénomène marquant de l’année : l’outil d’aide à la décision SeptoLis ne s’est pas déclenché sur des variétés résistantes affichant une note supérieure à 6,5, malgré une pression de septoriose importante. « Heureusement, l’observation au champ a incité bon nombre d’exploitants à positionner quand même un traitement », rappelle Sylvaine Gate.
« Au total, en 2023, le nombre de traitements fongicides est de 2,05 par hectare, contre 1,98 en 2022, précise-t-elle. Dans nos 27 essais blés tendres, la nuisibilité moyenne est de 12 q/ha (contre 10 q/ha l’an passé), avec des chiffres allant de 1 à 26. » Pour rappel, cet écart correspond à la différence de rendement entre le témoin et la meilleure modalité de protection. À noter également un peu d’oïdium, de rouille jaune et rouille brune en fin de cycle mais avec un faible impact.
Sur les orges d’hiver, la nuisibilité dans les 18 essais de Corteva est, en 2023, de 15 q/ha, avec un écart allant de 9 à 29 q/ha. « Toutes les maladies étaient présentes, constate Sylvaine Gate : de la rhynchosporiose en passant par l’helminthosporiose, la ramulariose et la rouille naine. Le programme « classique », basé sur deux interventions, a plutôt bien fonctionné. »