Benoît Leroy exploite 180 hectares à Therdonne dans l’Oise, dont du tournesol depuis trois ans. Cette culture a désormais toute sa place au sein de la rotation.
Jusqu’en 2020, l’assolement de l’exploitation de Benoît Leroy, agriculteur dans l’Oise, se composait de céréales, de betteraves, de colza, de pois et d’un peu de maïs. « Mais avec l’arrêt des quotas en betteraves et une pression aphanomyces de plus en plus forte en pois, j’ai opté pour le tournesol, comme nouvelle tête de rotation, explique-t-il. Cinq hectares la première année, puis dix et aujourd’hui 15 ha. Cette culture s’adapte finalement très bien à nos conditions pédoclimatiques. D’ailleurs, plusieurs de mes voisins ont, eux aussi, décidé de tester cette culture. »
En Picardie, le tournesol fait de plus en plus d’émules. En cause ? Le changement climatique qui permet de semer tôt dans des terres réchauffées. « La température du sol doit être d’au moins 8°C, rappelle Benoît. Cette année, les semis se déroulent dans de très bonnes conditions. Le tournesol n’est pas une culture très exigeante. Sur mon exploitation, je l’implante dans des petites terres et l’an passé, j’ai même réussi à décrocher une moyenne de 36 q/ha ! Un peu d’eau jusque début juillet, de la chaleur ensuite... Le climat de la campagne passée était parfait ! Les autres années, mes rendements oscillaient entre 20 et 25 q/ha. Le choix variétal est de plus en plus large et propose des génétiques précoces, qui permettent une récolte de bonne heure, dès la fin du mois d’août. L’enjeu est de récolter à la bonne maturité, pour limiter les frais de séchage. »
Mais ce qui séduit surtout Benoît Leroy, c’est la faible exigence du tournesol en matière d’intrants. « Peu gourmande en engrais et en produits phytosanitaires, cette culture est réellement économe. En moyenne, j’applique seulement un désherbage, un insecticide et un apport de bore si nécessaire. En cas de présence un peu plus importante de graminées ou de dicotylédones, je réalise un passage avec ma bineuse. L’introduction de cette culture de printemps dans mon assolement permet d’allonger la rotation, de ne pas implanter de blé sur blé et, donc, de limiter la pression des adventices. C’est un réel plus ! » Seul bémol au niveau de l’itinéraire technique : la présence constante de pigeons et/ou de corbeaux au moment des semis. « Les effaroucheurs visuels et sonores ne suffisent pas toujours. La gestion des populations passe alors par des tirs », confie-t-il. Benoît vend toute sa collecte de tournesol à Soufflet, pour la fabrication d’huile. Il opte donc pour des variétés riches en huile.
« Avec l’arrêt des quotas en betteraves et une pression aphanomyces de plus en plus forte en pois, j’ai opté pour le tournesol, comme nouvelle tête de rotation. » - Benoît Leroy, agriculteur dans l’Oise.
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