Chénopodes, amarantes, daturas, morelles… la sécheresse et les températures élevées de cet été ont fait émerger des adventices estivales que l’on ne trouve pas habituellement dans le colza en plus des traditionnels géraniums, matricaires, coquelicots ou graminées.
Les pluies de fin septembre et début octobre ont été les bienvenues pour faire pousser les colzas qui n’avaient pas levé, mais aussi faire germer les semences qui ne l'étaient pas encore à côté de colzas déjà en partie levés la première quinzaine d’octobre. Résultat au 21 octobre, les parcelles sont encore souvent hétérogènes. Il est fréquent de trouver au même endroit des plantes à 3-4 feuille et d'autres à 8 ou 9 feuilles. C’est surtout le cas dans l’est de la France, Champagne-Ardenne, Lorraine, Bourgogne, sud-est mais aussi dans les autres régions, dans le Limousin, en Poitou-Charentes, Occitanie ou dans le Centre.
L’automne 2019 a aussi été marqué, quelle que soit la région, par l’apparition d’une flore inhabituelle dans les parcelles de colza : des adventices estivales comme les chénopodes, daturas, morelles noires ou amarante. La présence de ces adventices, que l’on trouve d’habitude plutôt dans les cultures de printemps, est liée aux conditions très chaudes et sèches de cet été.
Le retour de la pluie a permis aux colzas de se développer, mais aussi aux mauvaises herbes habituellement présentes à l’automne et notamment les géraniums, matricaires, coquelicots, gaillets… de faire leur apparition. En Bourgogne, Lorraine et Champagne-Ardenne, ce sont surtout les géraniums qui dominent aujourd’hui, comme souvent, et on note des levées encore timides de matricaires, coquelicots et gaillets.
Dans le Nord, les chénopodes ont levé en même temps que les colzas. Les vulpins et les ray-grass ont mis plus de temps que d’habitude à faire leur apparition, la sécheresse ayant retardé leur levée. Pour le moment, le sud-ouest reste plutôt concerné par des dicotylédones estivales mais les conditions de ces derniers jours devraient favoriser également les levées d’adventices automnales.
Quant aux désherbages, dans les Hauts de France, les agriculteurs sont restés dans l’ensemble attachés au passage de prélevée. Mais dans d’autres régions, la sécheresse, les difficultés de levée et la possibilité désormais offerte d’intervenir uniquement en post-levée, a entraîné une baisse des interventions de prélevée. C’est surtout vrai dans le Centre, et dans une moindre mesure dans le Grand-Est et en Bourgogne Franche-Comté. Les traitements de post-levée ont été déclenchés le plus souvent la première quinzaine d’octobre une fois les mauvaises herbes levées. Jusqu’à présent, en dehors de situations de fortes densités de chénopode ou de datura, les adventices estivales ne posaient pas de gros problèmes dans le colza.