Dans les régions où il ne gèle pas forcément très fort pendant l’hiver, il est possible de détruire les légumineuses associées au colza en même temps qu’un désherbage tardif.
De plus en plus d’agriculteurs implantent leur colza avec des cultures associées, essentiellement des légumineuses. Leur objectif est multiple, réduire la pression des ravageurs à l’automne et des mauvaises herbes, mais aussi améliorer la nutrition azotée du colza, aérer le sol et assurer un meilleur enracinement de la culture. Le principe est simple : implanter des plantes gélives pour bénéficier à l’automne du couvert et faire en sorte qu’elles disparaissent pendant l’hiver. Pour bien s’assurer que la ou les cultures associées vont être détruites, la solution la plus simple est d’utiliser des plantes vraiment très sensibles au gel, comme le trèfle d’Alexandrie mono-coupe par exemple. A noter également que plus la légumineuse est développée avant l’hiver, plus elle sera sensible au gel. Pour avoir plus de chance de la voir disparaître pendant l’hiver, on pourra semer le couvert et le colza, 10 jours plus tôt que la date à laquelle on aurait normalement semé le colza sans légumineuses associées.
Que faire si les cultures associées ne gèlent pas ? Vont-elles pénaliser le colza au printemps ? Faut-il absolument s’en débarrasser à la sortie de l’hiver ? « Certaines plantes compagnes, souligne Terres Inovia, peuvent gêner le colza au printemps, en grimpant le long de sa tige. C’est notamment le cas de la vesce. » Les couverts de lentilles, gesses ou fenugrec, posent moins de soucis car ils ont tendance à se dégrader. Par contre, d’autres espèces comme la féverole peuvent rester bien vertes. Et au moment de la récolte, des gousses ou des morceaux de tiges peuvent se retrouver à la sortie de la moissonneuse-batteuse, synonymes d’impuretés dans le colza.
Il sera donc judicieux de détruire le couvert associé, une fois qu’il a rempli son rôle, surtout dans les régions où il gèle peu, comme en bordure maritime. De même, comme les légumineuses moins développées sont moins sensibles au gel, si elles ont levé après le 1er septembre, Terres Inovia conseille de prévoir l’application d’un herbicide pour s’assurer de leur destruction.
Dans les régions où il ne gèle pas forcément très fort pendant l’hiver, il est temps de penser à la destruction des plantes compagnes, en même temps qu’un désherbage tardif. Dans ce cas, un désherbage de post-levée permettra de contrôler les plantes compagnes et les adventices présentes.
Dans les parcelles relativement propres, on peut attendre le plus tard possible pour désherber, afin que les cultures associées puissent s’exprimer au maximum, mais avant la reprise de végétation du colza. Dans le sud-ouest, la bonne fourchette pour intervenir serait courant décembre. Dans les régions où d’habitude il gèle, si les plantes compagnes ne sont pas détruites dans le courant de l’hiver, il est possible d’intervenir pour les éliminer jusqu’en janvier voire février, mais dans tous les cas, avant la reprise de végétation.