Les pluies abondantes de ces dernières semaines ont stoppé les semis de blé tendre dans bon nombre de régions. Tous les départements de la côte Atlantique sont en net retard, notamment en Nouvelle Aquitaine. Si certains agriculteurs pensent à remplacer le blé par du maïs, beaucoup tablent sur un ressuyage rapide des sols pour enfin semer... même début décembre.
Le dernier rapport de Céré’Obs, le réseau d’observation de FranceAgriMer, dévoile qu’au 6 novembre, 67 % des blés tendres sont semés, contre 61 % la semaine passée et 91 % l’an dernier à la même date. Ce chiffre cache toutefois de fortes disparités, dues notamment au niveau de pluviométrie reçue. En Nouvelle Aquitaine, 24 % seulement des semis sont réalisés : en Charente Maritime, certaines parcelles ont reçu plus de 350 mm d’eau depuis le 18 octobre. Un record ! Certains agriculteurs penseraient déjà à transférer des hectares de blé en maïs.
Autres régions en retard : la Bretagne et Midi-Pyrénées avec 39 % des blés tendres semés, les Pays de la Loire et Rhône-Alpes avec 44 %. Au nord de la Loire et dans l’Est, les chantiers sont plus avancés : plus de trois parcelles sur quatre sont implantées dans le Centre, en Normandie et dans les Hauts-de-France, 86 % dans le Grand Est et 90 % en Bourgogne-Franche-Comté.
Selon Céré’Obs, 81 % des parcelles d’orge d’hiver seraient semées, et 73 % seraient levées. Pour cette céréale aussi, la Nouvelle Aquitaine affiche un net retard : 30 % des parcelles semées contre 96 % l’an passé. Comme pour le blé tendre, les semis peuvent être repoussés de quelques semaines, sans trop d’inquiétudes.
Sur le papier, la plupart des variétés peuvent se semer jusque fin novembre-début décembre, à condition d’ajuster la densité de semis pour compenser les éventuelles pertes. Pour des semis réalisés avant le 1er décembre, Arvalis préconise d’augmenter la dose de 1 % par jour de retard par rapport à la date de semis prévue. Pour des semis très tardifs, implantés après le 1er décembre, les densités sont à adapter au type de sol : 300 à 350 grains/m2 en limons et marais, par exemple en Poitou-Charentes, et 330 à 383 grains/ha en terres de groie. Quant à changer de variété, l’institut technique rappelle que les variétés de type ½ hiver ou ½ alternatives restent souvent les plus productives, même dans le cas de semis tardifs, et cela même si elles présentent une tardiveté significative (+ 5 à 10 jours à épiaison) par rapport aux variétés de printemps.
Autre élément relevé par Céré’Obs, l’avancée des chantiers de récolte de maïs. Toutes les régions sont désormais avancées à plus de 90 %, à part la Bretagne où deux parcelles sur dix restent encore à moissonner.